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Risichi sanitarii

Risques sanitaires



L’Observatoire Conservatoire des Insectes de Corse (OCIC) met en œuvre un partenariat depuis le 1er avril 2013 avec l’Agence Régionale de Santé (ARS) de Corse, pour la surveillance des invertébrés potentiellement vecteurs de maladies humaines.

Cette mission, principalement axée sur le suivi entomologique des moustiques potentiellement vecteurs de maladies humaines, constitue une mission de santé publique d’importance régionale et est une mission réglementaire de l’ARS Corse. Le suivi du moustique tigre, Aedes albopictus, potentiellement vecteur de dengue, chikungunya ou zika, est une action prioritaire (pour en savoir plus sur le moustique tigre, cliquez ICI). De multiples autres actions sont menées, en particulier sur les moustiques, mais depuis 2014, avec l’apparition de cas de bilharziose dans le Cavu (2A), l’OCIC surveille aussi les populations de bullins (vecteurs potentiels de bilharziose) et recherche le parasite responsable de cette maladie dans ces mollusques.

Le moustique tigre...

Aedes albopictus, moustique tigre ©Dan Leeder
Aedes albopictus, moustique tigre ©Dan Leeder
...Aedes albopictus

Le moustique tigre, de son nom scientifique Aedes albopictus, possède un corps noir avec des taches blanches et des pattes striées de blanc aux articulations. Son nom est d’ailleurs tiré du latin albo (blanc) et pictus (points) : le moustique aux points blancs.

Cependant attention, il n’est pas le seul dans ce cas, en effet d’autres moustiques peuvent être décris ainsi. Il a néanmoins une caractéristique bien particulière, une ligne blanche longitudinale sur la tête qui se prolonge sur le thorax. De plus, c’est un moustique très agressif. Il peut piquer toute la journée, même s’il préfère l’heure de l’apéro !!!

Les adultes ont une dispersion limitée autour des gîtes larvaires. C’est-à-dire qu’ils vont très peu bouger, et donc le moustique que l’on a chez soi, c’est en général le moustique que l’on élève sans le savoir (pour en savoir plus sur les gîtes colonisés par le moustique tigre, cliquez ICI).

Cycle de vie des moustiques

Le cycle biologique des moustiques comprend une phase aquatique (qui dure environ dix jours) et une phase aérienne (cycle de vie des moustiques). La femelle va pondre des œufs à la surface de l’eau ou sur les bords humides du gîte (selon l’espèce). L’éclosion va donner naissance à une petite larve qui va évoluer, après une mue, en quatre stades larvaires (chacun durant environ deux jours) à chaque fois un peu plus grand (la première larve mesurant environ 2 mm quand la quatrième pourra dépasser les 10 mm). De la mue de la dernière larve va sortir une nymphe qui ne se nourrira plus. Les transformations qui permettent au moustique de passer du milieu aquatique au milieu terrestre se poursuivent chez la nymphe par l’élaboration d’un système totalement nouveau. C’est ce que l’on appelle la métamorphose. Ce stade est de courte durée, en général un ou deux jours.

De la nymphe va donc émerger l’adulte, qui sera l’unique stade aérien. L’adulte vivra en moyenne quatre semaines. Les moustiques femelles aussi bien que les mâles se nourrissent de nectar de fleurs, de jus sucré ou bien de sève. Contrairement aux idées reçues, les moustiques ne se nourrissent donc pas de sang. Les femelles ont juste besoin des protéines du sang pour la maturation de leurs œufs. Elles sont donc les seules à piquer. C’est au moment de la piqûre qu’un agent pathogène peut être transmis.

Risques sanitaires

Aedes albopictus, le moustique tigre, peut transmettre les virus du chikungunya, de la dengue et du zika. Ces maladies ne sont actuellement pas présentes en Corse. Le risque de transmission existe de mai à décembre, lorsque le moustique va de nouveau se développer chez nous. En effet ce moustique va passer l’hiver sous forme d’œufs (les conditions météorologiques hivernales lui étant défavorables) qui vont éclore au printemps, avec le retour des jours plus longs et plus chauds. Lorsque des adultes seront de nouveau présents, il faudra alors que des personnes malades reviennent de voyage dans des zones touchées par la maladie.

C’est seulement lorsque le moustique piquera ces personnes qu’il pourra, peut-être (ça ne marche pas à tous les coups !!!) transmettre le virus.

Pour en savoir plus sur la transmission des agents pathogènes, voir ci-dessous :

Origine et répartition du moustique tigre

Piège pondoir du réseau sentinelle de surveillance d’Ae. albopictus
Piège pondoir du réseau sentinelle de surveillance d’Ae. albopictus
Le moustique tigre, Aedes albopictus, est originaire d'Asie du Sud-Est. Depuis quelques décennies, il est en forte expansion à travers le monde par le transport passif de ses œufs dans des pneus. En effet le moustique pond ses œufs dans les pneus puis lorsqu’il pleut, l’eau est stockée dans ces derniers et cela permet aux œufs d’éclore et aux larves de se développer. C'est ainsi qu'il est parvenu aux États-Unis et en Europe (Italie, 1990) par exemple.

En France, après quelques tentatives d'installation sur des zones de stockage de pneus, d'où il avait été éradiqué, il a pour la première fois réussi, à partir de l’Italie, à s'établir durablement dans le département des Alpes-Maritimes en 2004. Depuis, il continue sa progression.

En Corse, nous avons mis en évidence son installation en Haute-Corse en 2006 puis en Corse-du-Sud en 2007. C’est ainsi que depuis 2006, un réseau de pièges pondoirs est installé sur l’ensemble de l’île pour suivre l’évolution de la colonisation.

Le moustique a maintenant colonisé quasiment l’ensemble de la Haute-Corse, jusqu’à plus de 800 m, excepté le Niolu. En Corse-du-Sud, la quasi-totalité des communes est colonisée, seules quelques communes d’altitude, assez peu peuplées, subissent régulièrement des introductions sans que le moustique n’ait encore pu s’y implanter durablement.

Il reste donc très peu d’endroits où le moustique n’est pas encore implanté (16 communes sur les 360 de Corse, voir la carte de colonisation ci-dessous). Nous avons bien entendu un suivi sur ces zones, mais si vous avez observé un moustique tigre dans une des communes pas encore colonisées et souhaitez le signaler, n’hésitez pas à nous faire parvenir une photo et/ou un échantillon à : moustiquetigre@oec.fr et/ou OCIC / Office de l’Environnement de la Corse / 14 Avenue Jean Nicoli / 20250 CORTE (Nous en aurons besoin pour confirmer qu’il s’agit bien du moustique tigre !).
colonisation_corse.pdf Carte de colonisation  (562.38 Ko)

Gîtes larvaires colonisés par le moustique tigre

C’est un moustique essentiellement urbain, qui profite de la moindre petite quantité d’eau stagnante pour se développer. Ces gîtes larvaires sont donc entretenus par la pluie ou bien par l’homme lui-même (arrosage), principalement dans les propriétés privées.

Plus d’infos sur les gîtes larvaires possibles :

La grande majorité des gîtes sont des petits récipients, de moins de 50L. Une petite liste non exhaustive peut être dressée :
  • soucoupe de pots de fleurs (à défaut de les supprimer, y mettre du sable),
  • vase, seau, arrosoir (qui contiennent un peu d’eau ou bien ne sont pas abrités de la pluie),
  • cuvette, bac, pot, vaisselle (comme une casserole ou un faitout par exemple, laissé à la pluie plus d’une semaine), bouteille,
  •  pot de fleur sans plante ou avec une stagnation d’eau sur la terre, ou bien même réserve du pot s’il y a un petit accès à l’eau,
  • récipient en eau pour des boutures,
  • divers récipients qui peuvent être empilés mais non renversés ou percés,
  • fontaine décorative,
  • pneu,
  • pied de parasol avec de l’eau à la place du sable et insuffisamment fermé,
  • déchets comme des boîtes de conserves ou des canettes,
  • bâche plastique retenant un peu d’eau,
  • piège à sable,
  • gouttière dont l’évacuation se fait mal …
petits_gl.pdf Petits gîtes larvaires  (514.63 Ko)

Quelques grands récipients, souvent remplis par la pluie, peuvent aussi favoriser le développement d’Ae. albopictus comme par exemple :
  • les poubelles ou les brouettes non renversées.
  • Les réserves d’eau représentent la majorité de ces grands gîtes. Elles sont constituées par des cuves enterrées mal fermées, de simples fûts ou bien des récupérateurs standards du commerce. Ils peuvent être non ou mal fermés et constituent potentiellement de formidables sources de moustiques qui peuvent, à eux seuls, infester tout un quartier ! Pourtant il suffit bien souvent de positionner soigneusement un film moustiquaire, en faisant bien attention à ce qu’il n’y ait aucun petit accès qui permettrait à un moustique de passer !
grands_gl.pdf Grands gîtes larvaires  (472.06 Ko)

Pour lutter efficacement contre ces gîtes, il suffit généralement de nettoyer, renverser, supprimer, mettre à l’abri de la pluie, ou mettre du sable dedans.  Il paraît donc évident qu’avec un peu de bonne volonté de la part de tous, nous pourrions faire disparaître la plupart des gîtes larvaires à Ae. albopictus et ainsi abaisser très fortement les densités de population de cet insecte.

Surveillance et lutte contre le moustique

Il existe une surveillance épidémiologique menée par la CIRE Sud (cellule de l’InVS en région) pour détecter rapidement la présence de personnes malades en France. Cette détection passe par les médecins et les laboratoires qui signalent les cas possibles, pas encore confirmés, de maladie.

La surveillance entomologique relève de la compétence de l’Agence Régionale de Santé de Corse et elle est mise en œuvre grâce à un partenariat avec l’Office de l’Environnement de la Corse.
La lutte opérationnelle est effectuée par les Conseils départementaux.
 
Cependant, vu la multiplicité des gîtes larvaires, principalement situés dans les propriétés privées, il n’est pas possible de passer derrière chacun pour supprimer la moindre soucoupe par exemple. Il est donc très important que tout le monde prenne conscience du rôle qu’il joue dans la prolifération du moustique tigre.

La clef de la lutte contre le moustique tigre est la participation active de la population, chez elle,  par des gestes simples, répétés, permettant l’élimination des gîtes larvaires potentiels.

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