Durant l'année 2018, la stratégie a été précisée et formalisée par l'adoption par l'Assemblée de Corse du rapport sur « la déclinaison du plan d'action sur les déchets 2018-2021 ». Lequel rappelle notamment les axes stratégiques de la collectivité : l'axe majeur de la politique à mener, à savoir le tri à la source, les solutions techniques de tri complémentaire (centres de tri) et de gestion des déchets ultimes à mettre en œuvre, les opportunités offertes par la mise en œuvre d'une économie circulaire, la volonté d'une maîtrise publique de la gestion des déchets. Le rapport précise également les moyens d'actions ainsi que les financements associés.
Concernant, la méthode de travail, les acteurs (CDC/OEC, État, EPCI, SYVADEC) se sont accordés sur la signature d'une convention engageant ces derniers sur les objectifs du plan d'action et de sa déclinaison 2018-2021.
Enfin, le PTPGD intégrera les objectifs de la loi AGEC (loi n° 2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire), notamment la limitation en 2035 à 10% des DMA éliminés en installation de stockage de déchets non dangereux (ISDND).
Par souci de cohérence, l'ensemble des documents précités seront regroupés dans un seul document.
La production et le traitement des déchets
Les déchets ménagers et assimilés (DMA) ont été estimés à 250.000 tonnes (gravats compris) pour l'année 2019. La production par habitant est supérieure à la moyenne nationale :
en considérant la population retenue dans le cadre de la Dotation globale de fonctionnement, la Corse produit 587 kg/hab/an ; en considérant la population INSEE 2019, la Corse produit 730 kg/hab/an contre 582 au niveau national.
Toutefois, il convient de souligner l'impact significatif du tourisme dans la production de déchets. Le total estimé déchets pour l'ensemble des activités est le suivant en 2018 :
les déchets non dangereux, regroupant les DMA (242.420 tonnes 1), les déchets des activités économiques non dangereux et non inertes (146.000 t) et les matières sèches des boues de stations d'épuration (5,984 t) soit 394.480 t 2 ; les déchets dangereux : 15.353 t 3 ; les déchets du BTP : 655.000 t 4 (déchets inertes + déchets non dangereux + déchets dangereux) ;
soit plus d'un million de tonnes.
1, 2, 3, 4 source : Projet de PTPGD Corse (CDC/OEC)
En 2018, les déchets ménagers et assimilés sont constitués en grande partie d'ordures ménagères résiduelles (148.828 tonnes) et de 14.603 tonnes de tout-venant ainsi que de divers déchets potentiellement valorisables (emballages, papier, cartons, verre, métaux, déchets verts, gravats, bois...) qui sont récupérés en déchetteries (55.887 t en 2018). Les recyclables issus de la collecte sélective représentent quant à eux 21.266 tonnes. Il est à noter que 5.110 tonnes de déchets issus du secteur concurrentiel, voués à l'enfouissement, ont transité par les installations gérées par le SYVADEC ou les différents EPCI.
Ce sont les ordures ménagères résiduelles, le tout-venant en apport volontaire après tri, et les déchets industriels banals (DIB) non valorisables qui sont destinés en Corse à l'enfouissement, soit 172.000 tonnes traitées pour l'année 2018. On notera un déficit en capacité d'enfouissement pour l'année 2019, en effet 141.500 tonnes ont été enfouies et plus de 20.000 tonnes stockées sous formes de balles en attente de solution de traitement dont 14.000 tonnes seront exportées. De plus, il ne reste que 72.000 tonnes à stocker pour 2020 sur l'ISDND de Viggianello.
Les déchets inertes du BTP sont en partie réutilisés sur les chantiers en remblais. Une autre partie est éliminée en sites de stockage La Corse est pourtant dotée de plusieurs infrastructures qui acceptent ces déchets et les valorisent. Le maillage tend à se développer encore depuis 2018 avec de nouveaux porteurs de projets. Les déchetteries gérées par les collectivités compétentes acceptent les gravats de leurs administrés à hauteur de 50 litres par jour. Depuis 2019, le SYVADEC assure la gestion des déchetteries publiques sur son territoire.
Les boues de station d'épuration sont interdites dans les ISDND. Seuls trois sites en Corse sont déclarés pour traiter et valoriser par compostage les boues de stations d'épuration (STEU). 12.000 tonnes de boues sont traitées chaque année par ces installations, le reste, issu des stations d'épuration de la CAB qui représente 25% des boues produites sur la région, est valorisé dans des installations implantées sur le continent et régulièrement autorisées à cet effet.
L'élaboration du PTPGD permettra une planification de la gestion de l'ensemble de ces déchets.
5 source: SYVADEC et projet de PTPGD (OEC/CDC)