LA GESTION DES SITES NATURA 2000
Instauré le 30 mai 2011, le COPIL a nommé l’Uffiziu di l’Ambiente di a Corsica (UAC) opérateur des sites Natura 2000 pour l’élaboration d’un unique Document d’Objectifs (DOCOB), celui-ci garantissant une cohérence scientifique et des propositions d’orientations de gestion communes.
Résultat d’un travail d’étude conséquent, le Tome 1 du DOCOB a été validé par le COPIL le 15 juin 2016. Il a fait l’objet en amont d’une large concertation auprès des usagers, des services de l’Etat, de la CdC, des communes et des associations environnementales. Ce premier tome établit un diagnostic du patrimoine naturel du secteur et analyse les usages, et leurs impacts sur celui-ci, afin de déterminer les enjeux et les objectifs de conservation des habitats et des espèces d’intérêt communautaire.
Le Tome 2 du DOCOB, validé par le COPIL 17 octobre 2019, établit un plan d’action pour atteindre les objectifs de conservation ainsi qu’une charte Natura 2000 de bonnes pratiques. Comme le premier tome, il est le résultat d’un important travail de concertation impliquant de nombreux groupes de travail techniques et l’ensemble des acteurs du site.
Ainsi, 34 fiches actions, regroupées en 4 thématiques (10 relatives à la gestion globale des 4 sites, 10 liées à la gestion des milieux marins des 2 ZSC, 7 liées à la gestion des milieux terrestres des 2ZSC et 7 liées à la gestion des 2 ZPS), ont été proposées pour atteindre les 7 objectifs opérationnels et les 19 objectifs de conservation des habitats et des espèces d’intérêt communautaire.
Une fois le DOCOB validé, le COPIL a désigné l’UAC comme animateur des sites Natura 2000. L’une des premières actions menées par l’UAC a été l’actualisation de la charte Natura 2000 de bonnes pratiques validée en 2019, afin de prendre en compte les problématiques liées à la fréquentation touristique et notamment celles liées à la conservation du balbuzard pêcheur. Approuvée par le COPIL en juin 2020, cette charte actualisée propose à chaque usager de s’impliquer activement pour la préservation du territoire à travers 15 engagements portant sur des pratiques respectueuses de l’environnement : 3 de portée générale et 12 répartis selon les milieux concernés (fonds marins côtiers, falaises littorales et côtes rocheuses et milieux terrestres). En devenant signataire de la Charte Natura 2000 pour une durée de 5 ans, les usagers ancrent ainsi leurs pratiques dans une démarche de développement durable.
LE PATRIMOINE NATUREL
18 habitats naturels (6 marins et 12 terrestres), 16 espèces animales et végétales (2 marines et 14 terrestres) et 22 espèces d’oiseaux (5 marines et 17 terrestres) sont recensés sur le site.
Le territoire abrite ainsi différents habitats marins remarquables tels que les herbiers de posidonie (habitat prioritaire selon la directive « Habitats Faune Flore »), les récifs ou encore les grottes marines. L’étang de Crovani représente également la seule lagune côtière du secteur (habitat prioritaire).
La présence des canyons sous-marins entraine la fréquentation régulière des mammifères marins, notamment le grand dauphin, et des oiseaux marins (zone de nourrissage du fait des apports nutritifs importants générés par les phénomènes d’upwelling).
Les sites abritent notamment l’essentiel de la population corse de balbuzard pêcheur, qui elle-même représente 50 % des effectifs français reproducteurs, ce qui confère au territoire un rôle de premier ordre dans la conservation de l'espèce. Le secteur est également important pour le cormoran huppé de Méditerranée, avec des effectifs équivalant à plus de 15% de la population française.
Enfin, la flore présente un fort endémisme avec de nombreuses espèces protégées ou d'intérêt européen. Le secteur couvre notamment l'ensemble de la population corse de l’armérie de Soleirol (Armeria soleirolii), espèce endémique de l’île.
LES USAGES PROFESSIONNELS ET RECREATIFS
Pour l’ensemble des usages, 3 « hot-spots » peuvent être identifiés sur le secteur : la Réserve Naturelle de Scandula, la rive sud du Golfe de Portu (bande littorale entre la plage de Ficaghjola et Capu Rossu) et le golfe de Ghjirulatu (promenade en mer, plaisance, plongée sous-marine, pêche professionnelle et de loisir et autres activités récréatives). La fréquentation marine du site UNESCO, qui inclut ces « hot-spots », est par ailleurs estimée à ~365 000 visiteurs par an (promenade en mer et plaisance).
Contrairement au tourisme nautique, qui connait un véritable essor ces dernières années, l’activité de pêche professionnelle reste stable sur le secteur avec une quarantaine de pêcheurs permanents, réguliers ou occasionnels. Il s’agit d’une petite pêche côtière à caractère artisanal, pratiquée essentiellement au filet et ciblant principalement les poissons et les langoustes.
Le long du littoral, les aménagements sont peu développés et la pression urbaine reste très faible. Toutefois, la population (~11 000 personnes résident dans les communes littorales) est multipliée par cinq en période estivale. Les sentiers pédestres et les plages sont particulièrement appréciés par les randonneurs et les touristes. La fréquentation terrestre du site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO est par ailleurs estimée à environ 870 000 visiteurs par an.
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