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Parc naturel : une décision qui fracture la gouvernance

Par Noël Kruslin -- 14 décembre 2017



Parc naturel : une décision qui fracture la gouvernance
Le choix du président du PNRC de nommer José Filippi à la direction du syndicat mixte ne provoque pas seulement la surprise de la majorité territoriale. Il révèle un désaccord entre Jacques Costa et Antoine Versini, son 1er vice-président
Au moment d'aborder une année 2018 capitale pour son avenir, le Parc naturel régional de Corse va-t-il se payer le luxe d'une nouvelle crise ? Il est sans doute encore trop tôt pour dépasser le seule forme interrogative, mais affirmer que le retour de José Filippi au poste de directeur provoque des remous n'a rien d'excessif.
Joint à l'information que nous vous donnions dans notre édition d'hier, le communiqué relatant la surprise des élus de la majorité territoriale siégeant au conseil syndical du PNRC n'était visiblement que l'amorce de la levée de boucliers que cette nomination provoque.
La prise de position publique d'Antoine Versini, maire de Cristinacce mais aussi et surtout 1er vice-président du syndicat mixte, révèle le malaise interne, qui plus est au plus haut niveau de la gouvernance.
"Je me désolidarise totalement de cette décision arbitraire , prise d'une façon unilatérale, sans aucune concertation ni discussion préalable", fait-il savoir avant d'ajouter : "Je dénonce avec force un mode opératoire, "una manera di fà" qui ne devrait plus être d'actualité aujourd'hui".
S'il s'insurge sur la manière plus qu'il ne commente le choix d'un candidat, Antoine Versini n'en apporte pas moins son soutien à Marie-Luce Castelli, directrice du Parc par intérim depuis le mois de septembre 2016, qui a été officiellement informée que sa mission allait prendre fin.
"Elle a réalisé un important travail appuyé par l'investissement des agents et des élus. Malgré un contexte interne difficile, de très grandes avancées ont eu lieu, pour une stabilisation et une modernisation de la structure, en faisant passer l'intérêt général avant tout. C'est ainsi que nous avons retrouvé la confiance de nos partenaires. Les très importants soutiens techniques et financiers de la CTC, l'accompagnement sans faille des départements et des services de l'État en témoignent".

"En provoquant cette crise de gouvernance, le président prend un risque"

Soulignant également la solidarité des élus du rural qui ont adhéré à la nouvelle charte et les relations privilégiées avec la Fédération nationale des Parcs, Antoine Versini craint aujourd'hui que la donne qu'il juge plutôt encourageante ne s'en trouve fragilisée.
"En provoquant cette nouvelle crise de gouvernance, le président prend le risque d'une remise en cause de l'immense travail effectué par tous, en particulier l'équipe charte. Le Parc et ses agents ne méritent pas ça."
Le 1er vice-président ne manque pas de faire savoir qu'il entend, malgré tout, rester dans ses fonctions. "Je poursuivrai mon investissement, dans l'intérêt général."
La position d'Antoine Versini est loin d'être anecdotique dans la mesure où elle affecte le binôme d'élus qu'il formait avec Jacques Costa, aux commandes du Parc, depuis la réélection de ce dernier au mois d'août 2015. Le scrutin avait mis un terme à une longue période d'instabilité dont le PNRC est malheureusement coutumier depuis trop longtemps.
Le syndicat mixte va-t-il y retomber au moment où la validation de sa nouvelle charte, le document qui doit lui rendre enfin son label, entre dans sa phase finale ?