Le phénomène de l’introduction d’espèces, bien qu’historique, connait ces dernières années une forte accélération. Or la problématique des espèces exotiques envahissantes (EEE) est reconnue comme la 2ème cause mondiale de perte de biodiversité…
Ces espèces ne connaissent pas de frontière, et les modes de vie actuels, qui favorisent les échanges de personnes et de matériel, augmentent leur risque d’introduction.
Certaines EEE constituent également une menace importante pour l’économie et la santé. Leur propagation rapide menace nos hotspots de biodiversité méditerranéenne, et notamment les écosystèmes insulaires, particulièrement fragiles et fortement exposés à ces invasions.
Ces espèces ne connaissent pas de frontière, et les modes de vie actuels, qui favorisent les échanges de personnes et de matériel, augmentent leur risque d’introduction.
Certaines EEE constituent également une menace importante pour l’économie et la santé. Leur propagation rapide menace nos hotspots de biodiversité méditerranéenne, et notamment les écosystèmes insulaires, particulièrement fragiles et fortement exposés à ces invasions.
LES INSECTES INVASIFS EN CORSE
Plusieurs espèces d’insectes sont déjà arrivées sur l’île, et d’autres sont à nos portes…
La vigilance est de mise, et il est important que chacun prenne conscience du rôle potentiel qu’il peut jouer dans l’introduction et la propagation de ces « nuisibles ».
N’oubliez jamais que vos acquisitions, et surtout vos plantes en pot, voyagent rarement seules ! Selon leur provenance, une quantité non négligeable d’autostoppeurs indésirables voyage avec elles, dans leur feuillage ou leur terreau par exemple…
Parmi les arrivées « récentes » :
La vigilance est de mise, et il est important que chacun prenne conscience du rôle potentiel qu’il peut jouer dans l’introduction et la propagation de ces « nuisibles ».
N’oubliez jamais que vos acquisitions, et surtout vos plantes en pot, voyagent rarement seules ! Selon leur provenance, une quantité non négligeable d’autostoppeurs indésirables voyage avec elles, dans leur feuillage ou leur terreau par exemple…
Parmi les arrivées « récentes » :
- Le cynips du châtaignier : Dryocosmus kuriphilus
Dryocosmus kuriphilus est originaire de Chine, où on le retrouve partout où le genre Castanea est présent. Le cynips pond ses œufs dans les bourgeons (feuilles et fruits) des pousses en cours de croissance. Au débourrement, les bourgeons donneront une galle.
Ce ravageur peut ainsi entraîner une baisse du rendement en châtaignes de 50% à 80%, et contribue à l’affaiblissement des arbres attaqués.
La filière castanéicole et ses partenaires ont organisé la lutte contre ce parasite, via l’introduction en Corse d’un parasitoïde, Torymus sinensis.
La FREDON de Corse, Organisme à Vocation Sanitaire pour les végétaux de Corse, est en charge de cette problématique. Une fiche consacrée à ce nuisible envahissant est disponible en ligne.
En savoir plus sur les dispositions d’aide aux castanéiculteurs ici.
- Le Charançon rouge : Rhynchophorus ferrugineus
Rhynchophorus ferrugineus, dont la présence en Corse a été signalée en 2006 dans la région de Porto-Vecchio, est originaire du sud de l'Asie et de Malaisie. Dans sa zone d'origine, ce charançon est un important ravageur des cocotiers, pouvant provoquer la mortalité des arbres les plus attaqués. Il s'attaque également à de nombreuses variétés de palmiers ainsi qu'à Agave americana, Saccharum officinarum (canne à sucre)… Dans les régions méditerranéennes les deux variétés les plus sensibles sont les palmiers Phoenix dactylifera et Phoenix canariensis.
La FREDON de Corse est en charge de cette problématique. Une fiche consacrée à cette espèce est disponible en ligne.
La FREDON de Corse est en charge de cette problématique. Une fiche consacrée à cette espèce est disponible en ligne.
Deux exemples de ceux qui sont à nos portes :
- Le frelon asiatique : Vespa velutina nigrithorax
Ce frelon dont l’arrivée en France a été signalée en 2004, est actuellement présent dans une large majorité de départements, mais n’a toujours pas été observé en Corse, selon le site de l’INPN (carte actualisée ).
Ce frelon est un actif prédateur des abeilles et des guêpes sociales, dont les impacts sur la biodiversité et sur les ruchers domestiques sont à redouter.
Un Comité de Pilotage a été mis en place par l’OEC, et un réseau de surveillance a été instauré, afin d’anticiper, dans la mesure du possible, une possible invasion de notre territoire par cette espèce exotique. Ce réseau s’appuie notamment sur les structures en charge de la sécurité des personnes, traditionnellement sollicitées pour toute destruction de nids de frelons, ainsi que sur les apiculteurs de l’île, qui seront les premiers concernés par une possible invasion. L’OCIC centralise les données produites par ce réseau, assure les déterminations d’individus récoltés, et transfèrera les observations régionales à l’INPN, si une observation fiable de l’espèce est effectuée en Corse. Les observations du grand public peuvent nous être communiquées via des fiches de signalement, disponibles en pdf.
Ce frelon est un actif prédateur des abeilles et des guêpes sociales, dont les impacts sur la biodiversité et sur les ruchers domestiques sont à redouter.
Un Comité de Pilotage a été mis en place par l’OEC, et un réseau de surveillance a été instauré, afin d’anticiper, dans la mesure du possible, une possible invasion de notre territoire par cette espèce exotique. Ce réseau s’appuie notamment sur les structures en charge de la sécurité des personnes, traditionnellement sollicitées pour toute destruction de nids de frelons, ainsi que sur les apiculteurs de l’île, qui seront les premiers concernés par une possible invasion. L’OCIC centralise les données produites par ce réseau, assure les déterminations d’individus récoltés, et transfèrera les observations régionales à l’INPN, si une observation fiable de l’espèce est effectuée en Corse. Les observations du grand public peuvent nous être communiquées via des fiches de signalement, disponibles en pdf.
- Le petit coléoptère des ruches : Aethina tumida
Aethina tumida est un coléoptère d'origine sud-africaine, parasite des colonies d'abeilles, et probablement également des colonies de bourdons.
Contrôlé dans son biotope d’origine, où l'abeille africaine a appris à se défendre contre lui, il constitue une grande menace sous nos latitudes, où l'abeille européenne ne montre aucune réaction de défense contre ce nouveau venu.
Après avoir colonisé l’Afrique du Nord, l’Amérique du Nord, et l’Australie, il a été détecté en Europe en 2014. Cette espèce invasive, récemment signalée en Italie, est donc considérée comme une nouvelle menace pour les abeilles et l’apiculture, à l'échelle mondiale.
Les importations à partir de zones infestées (de ruches, de cire, ou encore de matériel d'apiculture usagé), sont la principale source de risque de dispersion puis d'invasion biologique par cette espèce.
Contrôlé dans son biotope d’origine, où l'abeille africaine a appris à se défendre contre lui, il constitue une grande menace sous nos latitudes, où l'abeille européenne ne montre aucune réaction de défense contre ce nouveau venu.
Après avoir colonisé l’Afrique du Nord, l’Amérique du Nord, et l’Australie, il a été détecté en Europe en 2014. Cette espèce invasive, récemment signalée en Italie, est donc considérée comme une nouvelle menace pour les abeilles et l’apiculture, à l'échelle mondiale.
Les importations à partir de zones infestées (de ruches, de cire, ou encore de matériel d'apiculture usagé), sont la principale source de risque de dispersion puis d'invasion biologique par cette espèce.
La flore invasive
L’introduction volontaire ou accidentelle d’espèce peut être effectuée par un grand nombre de voies et surtout favorisée par les activités humaines. Si la plupart de ces espèces exotiques persistent difficilement, quelques-unes peuvent s’intégrer à la flore locale (1 sur 1000).
Ces espèces devenues invasives instaurent une compétition avec les espèces locales pour l’accès aux éléments nutritifs, à la lumière, l’eau et l’espace. Pour gagner cette compétition, elles disposent de tout un panel d’armes : sécrétion de toxines ou « substances allélopathiques », reproduction sexuée et asexuée très performantes, croissance rapide, etc. En présence d’espèces végétales invasives, c’est également l’identité paysagère locale, richesse patrimoniale et signe d’originalité, qui est menacée par la banalisation et l’uniformisation du territoire. Malheureusement pour la Corse, les territoires insulaires sont extrêmement sensibles et démunis face à ces invasions biologiques.
Ces espèces devenues invasives instaurent une compétition avec les espèces locales pour l’accès aux éléments nutritifs, à la lumière, l’eau et l’espace. Pour gagner cette compétition, elles disposent de tout un panel d’armes : sécrétion de toxines ou « substances allélopathiques », reproduction sexuée et asexuée très performantes, croissance rapide, etc. En présence d’espèces végétales invasives, c’est également l’identité paysagère locale, richesse patrimoniale et signe d’originalité, qui est menacée par la banalisation et l’uniformisation du territoire. Malheureusement pour la Corse, les territoires insulaires sont extrêmement sensibles et démunis face à ces invasions biologiques.
Une des voies par laquelle ces espèces peuvent arriver est le commerce de plantes. Historiquement cette activité est caractérisée en Corse par l’importation et non par l’élevage ou la multiplication. 95% des plants vendus sur le marché proviennent de l’extérieur (continent, Italie, Espagne etc…).
Cette pratique peut mettre en péril le patrimoine floristique de la Corse. Deux risques majeurs sont mis en évidence : l’introduction d’espèces exotiques envahissantes végétales ou animales telle que Xylella fastidiosa et la modification de la flore indigène par pollution génétique.
Dans le cadre de ses missions, le CBNC s’est engagé sur le développement d’une filière de production de plants et de semences certifiés d’origine locale.
Depuis 2013 le 1er travail a consisté à produire une collection de pieds-mères certifiés et à proposer aux professionnels du secteur des fiches de culture de plantes indigènes à caractère ornemental.
Les premiers plants produits, ont été mis à disposition de communes et porteurs de projet afin de créer des espaces de démonstration (communes de Lama, d’Ajaccio, de Campile, de Lumio et de Corté, station de l’ODARC à Altiani, « les aromatiques de l’île de beauté » à Porto-Vecchio, association aiutu campagnolu à Bocognano). L’étape suivante étant la création de la marque Corsica grana qui doit servir à certifier l’origine corse des plants et assurer leur traçabilité. L’OEC est porteur et propriétaire de la marque. Le CBNC assure son fonctionnement. Toutes les espèces de la flore sauvage de l’île sont éligibles (sauf les espèces protégées, rares, menacées ou exotiques). Corsica grana s’adresse à toute personne physique ou morale qui exerce la récolte et/ou la multiplication de semences ou plants, activités qui doivent impérativement avoir lieu en Corse.
Pour en savoir plus sur Corsicagrana...
Dans le cadre de ses missions, le CBNC s’est engagé sur le développement d’une filière de production de plants et de semences certifiés d’origine locale.
Depuis 2013 le 1er travail a consisté à produire une collection de pieds-mères certifiés et à proposer aux professionnels du secteur des fiches de culture de plantes indigènes à caractère ornemental.
Les premiers plants produits, ont été mis à disposition de communes et porteurs de projet afin de créer des espaces de démonstration (communes de Lama, d’Ajaccio, de Campile, de Lumio et de Corté, station de l’ODARC à Altiani, « les aromatiques de l’île de beauté » à Porto-Vecchio, association aiutu campagnolu à Bocognano). L’étape suivante étant la création de la marque Corsica grana qui doit servir à certifier l’origine corse des plants et assurer leur traçabilité. L’OEC est porteur et propriétaire de la marque. Le CBNC assure son fonctionnement. Toutes les espèces de la flore sauvage de l’île sont éligibles (sauf les espèces protégées, rares, menacées ou exotiques). Corsica grana s’adresse à toute personne physique ou morale qui exerce la récolte et/ou la multiplication de semences ou plants, activités qui doivent impérativement avoir lieu en Corse.
Pour en savoir plus sur Corsicagrana...
L’arrivée sur notre île de plantes non indigènes peut causer d’autres risques, on l’a vu récemment avec l’arrivée du fléau Xylella fastidiosa.
Xylella fastidiosa est une bactérie présente en Amérique depuis 1880. Elle a été introduite en Europe et plus précisément dans la région des Pouilles, en Italie, en 2013. Une fois arrivée, la bactérie peut être transmise de plante en plante, par les insectes piqueurs-suceurs de xylème présents en Corse, mais aussi via certaines méthodes de multiplication (greffes, etc.) ou l’utilisation d’instruments de coupe non désinfectés.
Xylella fastidiosa est responsable du dépérissement d’un grand nombre d’espèces, d’une part cultivées comme l’olivier, la vigne, les agrumes, l’amandier, le laurier-rose… et d’autre part sauvages telles que le chêne, le frêne, l’aulne, le genêt…. Au total, plus de 60 familles végétales sont menacées.
La présence de la bactérie a été détectée en juillet en Corse sur des plants de Polygala myrtifolia. La sous espèce pauca présente en Italie est différente de celle détectée ici qui est Xylella fastidiosa multiplex. Cependant la possibilité de recombinaison est forte entre sous espèces et afin de lutter contre la propagation de la bactérie des mesures d’interdiction d’introduction des végétaux ont été instaurées. En collaboration avec les services de l’état, le CBNC est aussi fortement impliqué dans la lutte :
Xylella fastidiosa est une bactérie présente en Amérique depuis 1880. Elle a été introduite en Europe et plus précisément dans la région des Pouilles, en Italie, en 2013. Une fois arrivée, la bactérie peut être transmise de plante en plante, par les insectes piqueurs-suceurs de xylème présents en Corse, mais aussi via certaines méthodes de multiplication (greffes, etc.) ou l’utilisation d’instruments de coupe non désinfectés.
Xylella fastidiosa est responsable du dépérissement d’un grand nombre d’espèces, d’une part cultivées comme l’olivier, la vigne, les agrumes, l’amandier, le laurier-rose… et d’autre part sauvages telles que le chêne, le frêne, l’aulne, le genêt…. Au total, plus de 60 familles végétales sont menacées.
La présence de la bactérie a été détectée en juillet en Corse sur des plants de Polygala myrtifolia. La sous espèce pauca présente en Italie est différente de celle détectée ici qui est Xylella fastidiosa multiplex. Cependant la possibilité de recombinaison est forte entre sous espèces et afin de lutter contre la propagation de la bactérie des mesures d’interdiction d’introduction des végétaux ont été instaurées. En collaboration avec les services de l’état, le CBNC est aussi fortement impliqué dans la lutte :
- Identification botanique des différentes espèces infectées
- Suivi de foyers infectés tests (inventaire botanique dans une bande de 100m)
- Formation des agents DRAF, FREDON et DDCSPP
- Rédaction d’un guide technique sur la reconnaissance des végétaux menacés