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E zone umide

Les zones humides



Qu’est ce qu’une zone humide ?

Etang d’Urbino
Etang d’Urbino
Les zones humides sont difficiles à définir : par essence se sont des zones de transition entre les milieux terrestres et aquatiques qui n'ont pas de limites nettes identifiables ou discutables. Elles sont dynamiques dans le temps et bougent dans l'espace. Cela complique la définition pour la réglementation mais aussi pour le fonctionnement.

Définition

Le terme « zones humides » est apparu très tôt dans le contexte politique mondial, avec l’article premier de la Convention de Ramsar adoptée le 2 février 1971 :  « les zones humides sont des étendues de marais, de fagnes, de tourbières ou d’eaux naturelles ou artificielles, permanentes ou temporaires, où l’eau est stagnante ou courante, douce, saumâtre ou salée, y compris des étendues d’eau marine, dont la profondeur à marée basse n’excède pas six mètres ». Il s’agit d’un traité intergouvernemental servant de cadre à l’action nationale et à la coopération internationale pour la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides et de leurs ressources.

Mais il faudra attendre 1992 avec l’avènement de la loi sur l’eau, pour que le législateur français donne une définition juridique des zones humides : « des terrains exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année ». Cette définition des zones humides, retranscrite à l’article L.211-1 du code de l’Environnement, demeure aujourd’hui la seule en droit français. L’arrêté du 24 juin 2008 modifié par l’arrêté du 1er octobre 2009 précise les critères de délimitation de ces milieux.

Une zone humide (dénomination dérivant du terme anglais wetland) est donc une région où le principal facteur qui influence le milieu naturel, les animaux et les végétaux qui lui sont associés, est l’eau. Clairement le terme de zone humide regroupe les lacs, pozzines, tourbières, étangs, lagunes, marais et autres mares temporaires...
 
Etang de Palo
Etang de Palo

Une réelle prise en compte de ces milieux au niveau des politiques locales, ces dernières années, a montré la nécessité de mieux définir et de mieux délimiter ces zones humides afin de les préserver. C’est ainsi que la loi n° 2005-157 relative au Développement des Territoires Ruraux  créée un nouveau régime juridique spécifique aux zones humides. Les innovations de cette loi concernent en particulier la reconnaissance juridique des zones humides. En effet, des principes constituant une reconnaissance politique de la préservation des zones humides sont énoncés, la définition des zones humides de la loi sur l’eau de 1992 est précisée et fera l’objet d’un décret et d’un guide technique, et leur délimitation officielle sera également possible.

La préservation de ces zones est également un maître mot dans cette loi. Puisqu’une nouvelle fiscalité incitative et un renforcement global de leur protection sont prévus.

Pourquoi préserver les zones humides ?

Population de foulques sur l’étang de Biguglia, G.F. FRISONI
Population de foulques sur l’étang de Biguglia, G.F. FRISONI
De nos jours, le fait de s’intéresser à ces milieux nous a permis de mieux comprendre leur fonctionnement mais aussi leur fonctionnalité. En effet, la connaissance de ces zones a permis de montrer leur utilité tant au niveau écologique que humain.
Les zones humides sont en effet de véritables réservoirs de valeurs en tous genres.

Au niveau écologique, les zones humides ont une valeur patrimoniale hors du commun. Elles sont l’habitat privilégié d’un grand nombre d’espèces sauvages et en particulier des oiseaux d’eau (comme le flamand rose ou encore divers canards). La tortue cistude (tortue aquatique) trouve également refuge dans cet habitat. La végétation associée à ce type de milieu est particulière et de ce fait assez rare : les mares temporaires en sont un parfait exemple, puisqu’elles regorgent d’espèces végétales.

Outre cette diversité écologique, les zones humides jouent un rôle important dans la mise à disposition de l’eau. Elles protègent nos côtes des tempêtes et participent à la stabilisation des sols du fait de la présence d’une végétation riveraine, contrôlent l’expansion des crues grâce à leur capacité de stockage des eaux, ou encore limitent la pollution des nappes d’eau car elles font office de filtres épurateurs. Les nitrates, pour ne citer qu’eux, sont en grande partie réutilisés par les végétaux pour se nourrir.

Tables conchylicoles sur l’étang de Diana
Tables conchylicoles sur l’étang de Diana
Diverses zones humides ont également une valeur économique directe pour la société humaine. Que ce soit au travers de l’élevage, de la conchyliculture (en Corse on compte 2% de la production méditerranéenne) ou des activités culturelles ou de loisir, les zones humides sont un réel atout pour une région qui sait les valoriser.

Chaque zone humide joue un rôle différent en fonction de sa taille, de sa typologie et de son emplacement.

Malgré la richesse et l’importance des zones humides, le comblement de certains de ces habitats, l’extraction de matériaux pour d’autres, les apports de polluants et les rejets de stations d’épuration, une exploitation déraisonnable des ressources, une mauvaise gestion de la fréquentation… sont autant de menaces qui pèsent sur ces écosystèmes.

Documents à télécharger

  • La fiche de terrain

Quelques liens utiles