Erbaghju maiò di tassona di a Costa urientale

Le 31 mai 2011, le Préfet de Corse et le Préfet maritime de la Méditerranée ont procédé à l’installation du comité de pilotage (COPIL) du Site d’Importance Communautaire (SIC) marin « Grand herbier de la côte orientale », dans les locaux du Conseil Général de la Haute-Corse à Bastia. La présidence du COPIL est assurée par le Président de la CTC et la vice-présidence par le Préfet de Corse, le Préfet de Haute-Corse, et le Préfet Maritime de la Méditerranée. L’élaboration du DOCOB a été confiée à l’office de l’environnement de la Corse.

Depuis juin 2011, l’OEC a entamé une démarche de concertation sur le site auprès de la majorité des usagers, des services de l’Etat et de la collectivité territoriale de Corse, des communes, des associations environnementales, du bureau d’étude en charge de l’inventaire biologique, … Les consultations se sont déroulées sous la forme de rencontres individuelles, d’entretiens téléphoniques, d’échanges de courriers ou de réunions. Une recherche bibliographique a été réalisée auprès d’organismes publics et privés (e.g. projets en cours, rapports d’activités, publications scientifiques) et de nombreuses données ont été récoltées auprès des personnes concernées par les problématiques de ce site Natura 2000.

Plus de 240 personnes ont été rencontrées et/ou contactées pour réaliser cet état des lieux ainsi que l’analyse écologique et le diagnostic des activités humaines. Au total, environ 150 études, relatives aux habitats et espèces d’intérêt communautaire, aux données administrative et abiotique, au diagnostic des activités humaines, … ont été analysées pour ce rapport.

Le 9 décembre 2014, le Comité de Pilotage a validé à l’unanimité le tome 1 « Etat des lieux, Analyse écologique, Enjeux et Objectifs de conservation » du document d'objectifs "Natura 2000".
 

De gauche à droite : M. André Grosset, adjoint au chef du pôle « Protection et Aménagement Durable de l'Espace Marin » de la préfecture maritime de la Méditerranée, M. Pierre Vellutini, directeur de l'office de l'environnement de la Corse, M. Dominique Schuffenecker, sous-préfet de Corte, M. André Simonpaoli, vice-président de la communauté de communes de la Costa Verde, Mme Emilie Savaroc de la DREAL et Mme Magali Cannac-Padovani de l’OEC.
 

L'herbier de posidonies (Posidonia oceanica) de la côte orientale constitue un écosystème unique en Méditerranée en raison de sa surface et de son état de conservation. En effet, les différents rôles intrinsèques de cet écosystème (e.g. stabilisation et oxygénation des sédiments, lieux de frayère et de nurseries, atténuation de l’hydrodynamisme et protection des zones côtières, stabilisation des fonds, puits de carbone atmosphérique) couplés aux dimensions remarquables de cet herbier, d’une superficie de plus de 22 600 ha, révèlent l'importance de ce site pour l'ensemble du littoral de la plaine orientale et pour la mer tyrrhénienne.

 

La préservation de cet écosystème contribue au maintien de nombreuses espèces qui en dépendent notamment la grande nacre (Pinna nobilis), la tortue caouanne (Caretta caretta) ou bien le grand dauphin (Tursiops truncatus). Le bon fonctionnement de cet écosystème est le garant de la conservation d'intérêts économiques majeurs, notamment halieutiques car il assure également une continuité avec l'ensemble des lagunes littorales présentes (étangs de Biguglia, Diane, Urbino, Palo, …).

 

De nombreuses autres espèces de poissons, tels que le mérou brun (Epinephelus marginatus) et le corb (Sciaena umbra), d'échinodermes (oursin diadème : Centrostephanus longispinus), de cétacés tels que le rorqual commun (Balaenoptera physalis), peuvent être également observées sur ce site Natura 2000.

Actuellement cette partie maritime de la plaine orientale ne fait l’objet d’aucune gestion particulière. En revanche, tout le long du littoral, des outils de protections, divers et variés, sont mis en place (ZNIEFF, sites inscrits et classés, Natura 2000, …).

Le secteur touristique se développe sur la plaine orientale bien que la fréquentation touristique ne soit pas aussi forte que dans les secteurs avoisinants : le cap Corse et l’extrême sud. Quelques structures nautiques (plongée, jet-ski, voile) sont présentes notamment au niveau du cordon lagunaire de la Marana. Le site possède également un potentiel modéré en termes d’accueil touristique avec plusieurs centres de vacances situés vers le sud du site Natura 2000, entre Linguizzetta et Solenzara.

 

Depuis plusieurs décennies, l’herbier de posidonies est soumis à de nombreuses sources de perturbations, naturelles ou anthropiques, et un déclin notable a été enregistré. La problématique la plus importante de ce site est le chalutage dans l’herbier de posidonies, qui est un habitat protégé et prioritaire du réseau Natura 2000 en mer. Cette activité a entrainé pendant plusieurs décennies des dégâts physiques importants au large du lido de la Marana. Les chalutiers sont de moins en moins nombreux chaque année, et très peu continuent d’exercer sur ce secteur, et en Corse plus généralement.

Des dégradations sont aussi observées sur ces fonds marins suite aux mouillages :

1. de navires de plaisance (yachts) face à la Marana, bien que ce secteur soit le moins fréquenté de Corse par la grande plaisance et
2. face au dépôt pétrolier de Lucciana, par des navires en attente d’opérations commerciales de déchargement sur ce sealine.

Ces impacts anthropiques se traduisent par un « mitage » de l’herbier, entre 15 et 35 m de profondeur.

Les objectifs de conservation définis pour le maintien ou le rétablissement dans un état de conservation favorable des habitats naturels et des espèces de la flore et de la faune sauvages d’intérêt communautaire sont :
 

• Préserver les herbiers de posidonies.

• Préserver l’habitat « Grottes marines ».
• Préserver la grande nacre.
• Maintenir des conditions favorables à la fréquentation du site par les espèces d'intérêt communautaire que sont le grand dauphin, la tortue caouanne et le rorqual commun.
• Conserver l’habitat « Récifs ».
• Conserver la grande cigale.

• Conserver l’habitat « Bancs de sables ».
• Conserver l’habitat « Replats boueux ».

• Pêche artisanale,
• Pêche de loisir,
• Plaisance,
• Sports nautiques,
• Patrimoine naturel,
• Gestion du domaine public maritime.